vendredi 14 décembre 2012

La thèse de Gilles était délicieusement incompréhensible


Quand Gilles a soutenu sa thèse à l'ENS, j'ai pris quelques notes. Remontées approximativement, ça donne à peu près ça :
 
"J'ai suivi le spectre Raman jusqu'à 700 K, et personne n'avait étudié le graphite in situ au-delà. J'ai décidé alors de le faire, à l'aide de nitrure de bore hexagonal, et j'ai usé d'un laser pulsé, augmentant ainsi peu à peu l'énergie des niveaux vibrioniques. Ceci, je l'ai publié dans la revue Carbone, à la suite de Kalampoumias, Fujimori, Zouboulis, Yashima, Exahos, Schaaf, et al.
"Et alors, j'ai assisté à un phénomène d'exaltation de mon spectre grâce à la résonnance, et ceci était particulièrement vrai pour des bandes d'absorption de pi à pi étoile.
"J'ai pressenti, par un traitement de signaux originaux, des corps si luminescents qu'il n'est pas possible des les caractériser dans le visible. Leur mode, ce mode que vous voyez là à 1300 centimètres moins un, est bien le mode triplement dégénéré du diamant. Il n'apparaît normalement pas, et je fais l'hypothèse du gainage des nanofils, qui masquerait le signal du diamant, à moins que ce soit la graphitisation de l'ensemble, qui le fasse purement et simplement disparaître.
"Cet écart, cet écart que vous voyez là, entre ma courbe et celle de Bernini, est bien la mesure, la mesure enfin trouvée, de l'anharmonicité du monde qui nous entoure. Je voulais vous le montrer.
"Merci."
Silence.
"Ça vous a plu?"

1 commentaire:

Calabois a dit…

En voilà un qui n'a pas du souvent lentibardaner sous les platanes...ou plutôt les pi étoiles